Tout d’abord toute lésion, tâche cutanée sombre d’apparition récente, ou ayant grossi récemment ou ayant changé de couleur, ou inhabituelle, doit faire consulter un dermatologue afin d’en faire le diagnostic et dépister le plus tôt possible le cas échéant les cancers cutanés.
« On n’est jamais aussi bon que sur les petits cancers »
Les tumeurs bénignes
Lipome, nævus ou grain de beauté, angiome, loupe…. pour les plus fréquents.
Leur diagnostic est effectué sur l’interrogatoire et l’examen clinique.
Généralement diagnostiqués par le dermatologue lors du suivi régulier, ces derniers peuvent faire l’exérèse des lésions de petite taille.
Cependant, lorsqu’elles atteignent une taille importante ou qu’elles sont situées au niveau du visage dans les zones où la chirurgie entraînerait obligatoirement une séquelle esthétique, la compétence de reconstruction du chirurgien maxillo-faciale est nécessaire pour en limiter le préjudice esthétique.
Le visage, le cou, le cuir chevelu restent notre spécialité. Cependant grâce à notre compétence en chirurgie générale nous sommes capables d’effectuer l’exérèse de tumeurs bénignes sur le reste des membres et du corps.
La plupart du temps, on effectue un prélèvement d’un morceau minime (biopsie) pour effectuer le diagnostic exact par un examen anatomopathologique.
Si le caractère malin est confirmé par la biopsie, l’exérèse de la totalité de la lésion avec quelques millimètres de peau saine autour est la règle.
Différentes techniques chirurgicales ont été mises au point au fur et à mesure des années afin de limiter au maximum les séquelles esthétiques des chirurgies faciales : fermeture directe dans les plis du visage, lambeaux cutanés locaux, lambeaux pédiculés, lambeaux libres.
Les tumeurs malignes cutanées
Les plus fréquemment rencontrées sont les carcinomes basocellulaires, les carcinomes épidermoïdes (ou spinocellulaire), et les mélanomes.
L’exposition solaire est le principal facteur de risque, et l’exposition solaire intense pendant l’enfance est plus particulièrement corrélée à l’apparition des mélanomes. Leur fréquence augmente avec l’avancée en âge.
Le traitement de la lésion est identique a celui des tumeurs bénignes : l’exérèse en totalité.
Cependant les marges sont augmentées (entre 5 et 10 mm).
Lors de tumeur maligne au niveau de la peau, il est habituel de ne pas refermer immédiatement si la fermeture directe n’est pas possible. La plaie est donc laissée en « cicatrisation dirigée » (pansement de compresses grasses sans refermer la plaie).
Cela permet d’attendre les résultats anatomopathologiques afin de savoir si toute la tumeur a été enlevée. Le geste de reconstruction est effectué une fois confirmation que la tumeur a été enlevée en totalité afin d’éviter un sacrifice cutané inutile.
L’exérèse des voies de drainage lymphatique dans les tumeurs cutanées est évaluée au cas par cas. Elle est souvent guidée par la présence dans le même temps de ganglions suspects.
Il est alors effectué un curage ganglionnaire cervical associé a un curage ganglionnaire parotidien selon la localisation.
Le curage parotidien
Il consiste à retirer la glande parotide dans sa totalité ainsi que sa graisse périphérique.
La parotide est une glande salivaire principale qui abrite en son sein les voies de drainages lymphatiques des tumeurs cutanées de la partie moyenne et supérieure du visage.
Un élément « noble » la traverse : le nerf facial.
Il est responsable de la mobilité des muscles de la mimique faciale et des paupières.
Durant l’intervention ce nerf sera séparé de la glande parotidienne adjacente, en apportant une précaution toute particulière à limiter ses manipulations et ses traumatismes.
L’intervention est réalisée sous le contrôle d’un appareil de neuro-détection permettant de repérer les traumatismes même minimes du nerf.
Les complications de cette procédure sont la parésie faciale (faiblesse des muscles du visage) d’une partie ou de la totalité du visage. Un défaut d’occlusion des paupières inferieure et supérieure y est associé si la parésie touche la partie moyenne du visage.
Cette faiblesse est le plus souvent récupérée en quelques mois mais nécessite, dans l’intervalle, une rééducation par l’orthophoniste ainsi que les mesures de protection de l’œil si un défaut d’occlusion des paupières existe.
Dans les cas exceptionnels il est nécessaire pour enlever la totalité du cancer, de couper une branche ou la totalité du nerf facial. Une paralysie faciale d’une partie ou de la totalité de l’hémiface définitive cette fois ci, est alors observée.
Des chirurgies réparatrices peuvent être proposées à distance pour réduire l’asymétrie faciale ainsi que le défaut d’occlusion des paupières.
Dr Cédric Sainte-Marie